Ambon : Chapelle de Bavalan

Une chapelle pleine de secrets

Cette petite chapelle du XVe siècle cache bien son jeu. Derrière sa façade discrète, elle conserve une charpente d’origine et surtout, un trésor étonnant sous terre : des graffitis maritimes datant du XVIIe siècle.

Une famille influente

La famille de Bavalan (ou Bavazlan), proche des ducs de Bretagne, régnait sur un vaste territoire autour de Muzillac, dans le Morbihan. Du XIIe au XVIe siècle, elle faisait partie des seigneuries les plus puissantes du sud de la région. L’un des membres devint évêque de Nantes, un autre protégea la ville de Vannes. Mais c’est Jean de Bavalan, ambassadeur à Londres, qui marqua le plus les mémoires. Il mourut à Ambon en 1400. C’est l’un de ses descendants, Amaury, qui fit construire la chapelle vers 1466, près de leur manoir.

Une restauration encadrée

La chapelle a été classée monument historique en 2009, grâce à la richesse de son patrimoine. Trois ans plus tard, en 2012, elle a bénéficié d’une restauration complète. L’État a financé les travaux, menés sous haute surveillance. Tout a commencé par un grand nettoyage : cabanons, ruines et ornières bloquaient l’accès. Ensuite, les équipes ont consolidé la structure avant de restaurer l’intérieur.

Un trésor d’architecture

Derrière une belle porte gothique, on découvre une charpente unique, en forme de coque de bateau renversée. Entièrement faite de châtaignier massif, elle date du XVe siècle. Elle repose sur des sablières sculptées et moulurées. Autre détail remarquable : plusieurs vases acoustiques sont intégrés dans les murs. Typiques du Moyen Âge, ils donnaient aux chants une résonance envoûtante.

Le mystère des graffitis

Le vrai mystère se cache pourtant sous la chapelle. Un escalier extérieur mène à un sous-sol peu commun, dont on ignore encore l’usage exact. Là, sur les murs en pierre et sur l’enduit, on peut voir 137 graffitis représentant des navires du XVIIe siècle. Deux d’entre eux mesurent plus d’un mètre !

Plusieurs théories existent : dessins d’enfants, ex-voto, marques laissées par des prisonniers ou souvenirs liés à la famille de Bavalan. Certains pensent même qu’il s’agit de témoignages datant du blocus de la Vilaine au XVIIIe siècle. À ce jour, le mystère reste entier.

Textes & photos © Hubert Carlier (Sauf cartes anciennes)