Vivons un Carême de conversion pendant 40 jours !

Le Carême commence le Mercredi des Cendres, mercredi 5 mars 2025, et s’achève le Jeudi Saint, le jeudi 17 avril 2025, avant la célébration de la Cène du Seigneur.
La Semaine Sainte, qui commence avec le dimanche des Rameaux le 13 avril 2025, commémore la Cène, la Passion et la mort du Christ sur la Croix. Le Samedi Saint au soir et le dimanche de Pâques, le 20 avril 2025, les chrétiens célèbrent la résurrection du Christ.

La durée du Carême – quarante jours sans compter les dimanches – fait en particulier référence aux quarante années passées au désert par le peuple d’Israël entre sa sortie d’Égypte et son entrée en terre promise ; elle renvoie aussi aux quarante jours passés par le Christ au désert entre son baptême et le début de sa vie publique. Ce chiffre de quarante symbolise les temps de préparation à de nouveaux commencements.

Un temps de conversion

Au désert, le Christ a mené un combat spirituel dont il est sorti victorieux. À sa suite, il ne s’agit pas de faire des efforts par nos propres forces humaines mais de laisser le Christ nous habiter pour faire sa volonté et nous laisser guider par l’Esprit.

Durant le temps du Carême, nous sommes invités à nous donner des moyens concrets, dans la prière, la pénitence et l’aumône pour nous aider à discerner les priorités de notre vie. Le temps du Carême est un temps autre qui incite à une mise à l’écart pour faire silence et être ainsi réceptif à la Parole de Dieu. Le temps du carême vise le renouvellement de notre promesse de baptême durant la veillée pascale. «L’âme qui aspire à l’honneur de devenir l’épouse du Fils de Dieu doit se dépouiller du vieil
homme et revêtir l’homme nouveau* en s’arrachant des péchés.»
François de Sales.

* Ephésien 4, 22-24

Mais comment avancer dans une vraie démarche de conversion pendant le carême ?
Quels moyens prendre pour réellement vivre ce temps avec ferveur et chrétiennement ?

Ne pas attendre tout d’abord le mercredi des cendres ou la première semaine de carême ! Il faut choisir ses résolutions dès maintenant. Il faut aussi redécouvrir l’importance pour soi-même et pour la fécondité de notre église de prendre son carême au sérieux : les enjeux pour soi et notre fécondité pastorale sont essentiels !

L’église nous invite à choisir nos résolutions de carême dans trois directions, en vue de faire grandir notre relation avec Dieu et se désencombrer du superflu pour laisser la place à l’Esprit-Saint :

•`La prière.
• Le jeûne.
• La charité et le partage envers les autres et les pauvres.

La pénitence et la réconciliation

Ce temps du Carême ne sera véritablement conversion que si nous allons jusqu’à l’accueil du pardon du Seigneur dans le sacrement de réconciliation. Ce sacrement reçu personnellement témoigne, pour la communauté chrétienne et pour tous les hommes marqués par l’échec et le péché, que le Dieu de Jésus-Christ ouvre largement Son pardon à tout homme de bonne volonté, qu’il n’y a pas d’échec. Ce qui prend sens, c’est de commencer son carême en recevant le sacrement du pardon. Il est important de choisir ses efforts de carême avant le mercredi des cendres.


La prière

La prière est le fondement de toute vie authentiquement chrétienne. La prière gratuite, quelle que soit sa forme : l’oraison, le chapelet et l’adoration.
Elle manifeste notre désir de mieux aimer Dieu. La prière nous conduit aux sacrements. Tout commence dans la prière. Comme dit la servante de Néant-sur-Yvel Anne de Volvire « Aimer Dieu, pour mieux aimer ses frères ».

Nous devons prendre le temps, dans une vie agitée, de nous recueillir. Prier à l’image de Jésus qui savait prendre du temps, échappant à la foule pour mieux la retrouver après son dialogue avec le Père. En méditant la Parole dans le silence, en éteignant la télévision ou la radio, en évitant d’être trop dépendant des smartphones, nous acceptons chaque jour de nous mettre quelques minutes devant le Seigneur pour nous laisser saisir par Lui. Essayons donc de faire silence en nos vies, de sortir de la superficialité de certains emplois du temps pour donner priorité à l’Essentiel.

Comme Jésus au désert a résisté à Satan par trois fois, nous aussi nous pouvons être vainqueurs des trois tentations de l’oralité, du pouvoir et de nier nos limites humaines, en écoutant et méditant la Parole de Dieu de chaque jour, qui est très riche en ce temps liturgique du Carême.

Que choisir ?
• Choisir la messe quotidienne.
• Prendre un temps d’action de Grâce après la messe.
• Choisir la messe du jeudi à 18h00 suivie de l’heure Sainte.
• Prier son chapelet chaque jour.
• Prendre un temps d’adoration de nuit chaque mois, prendre un temps d’adoration le vendredi matin après la messe de 9h00.
• Se réserver un temps d’oraison à la maison…


Le jeûne

L’ascèse est une réalité qui nous fait peur. Nous n’avons pas l’habitude de nous priver même si, aujourd’hui chez nous, beaucoup de nos concitoyens vivent dans des conditions précaires et connaissent l’inquiétude du lendemain. Certes, l’Eglise nous rappelle certains actes pénitentiels significatifs : manger moins chaque vendredi ; jeûner (au moins pour un repas) le mercredi des Cendres et le Vendredi Saint ; maîtriser nos instincts.

Mais surtout, elle attire notre attention sur l’importance de notre style de vie. S’inspire-t-il du Christ et des encouragements de l’Eglise ou bien, sous prétexte de modernité, s’inspire-t-il des complicités subtiles avec la mode, les mondanités et le péché ? Avec tous nos frères chrétiens, mais aussi avec tous ceux qui souffrent de la faim, d’un manque de liberté ou de dignité, avec tous ceux pour qui la vie quotidienne est une ascèse imposée, entrons dans ce jeûne du Carême comme dans le bain d’une nouvelle naissance. Cet effort de carême doit rester selon ses capacités (il est limité pour les
jeunes en croissance et pour les personnes âgées). Il vaut mieux choisir un moyen simple
mais le tenir dans le temps. Il faut chercher à valoriser son effort : donner l’argent économisé pour une œuvre, donner le temps libéré pour quelqu’un…

Que choisir ?
• Pour le jour du mercredi des cendres et du vendredi saint : on fait un effort d’abstinence par exemple on peut choisir de se contenter d’un plat de riz nature, d’un plat simple. Il y aura une proposition faite le soir après la messe avec présentation d’une association caritative.
• Pourquoi ne pas commencer par évaluer notre temps perdu et l’offrir pour un bénévolat, la considération d’un proche, la visite de nos grands-parents, d’un voisin isolé… en effet, la perte de temps est une des grandes paresses de notre époque.
• On peut aussi choisir le soir de renoncer à un écran, à son téléphone… Que de temps
perdu et d’imaginaire abimé…
• On peut bien-sûr faire un effort sur la nourriture : renoncer à un plat riche le vendredi, renoncer à l’alcool, renoncer à un dessert… il ne s’agit pas tant de faire un effort surhumain qui risque de devenir obsessionnel ou de gonfler son orgueil si on y arrive.
• Choisir de se nourrir spirituellement en consacrant du temps à la lecture de la Parole De Dieu, à la vie d’un saint… Prendre un temps de prière ou de lecture spirituel avec ses enfants (il y a plein de livres pour les enfants qui leur proposent des modèles de sainteté).
• Donner aussi une journée en se proposant d’aider à la paroisse pour un rangement qui attend…

Le partage

Le but du jeûne n’est pas seulement la privation, mais le partage, l’aumône : ce que nous avons économisé, nous sommes invités à le donner à ceux qui jeûnent tous les jours. Arrachons de nos vies l’individualisme et l’inertie pour développer la solidarité à l’intérieur de nos communautés ou à travers des associations ou des mouvements qui s’emploient à rejoindre et à servir les personnes diversement fragilisées.

La charité est un don de Dieu : c’est le premier fruit espéré de son carême, c’est le fruit de notre prière et le don de l’Esprit. La charité c’est d’abord aimer plus Jésus pour mieux aimer nos frères jusqu’à aimer de charité nos ennemis.

Que choisir ?
• La paroisse propose pendant ce carême de soutenir l’association la Tilma qui œuvre en faveur des femmes seules avec un enfant à naître ou tout récemment né.
• C’est à chacun d’œuvrer en demandant à l’Esprit-Saint qu’il lui montre vers qui veut-il que l’on se tourne.
•La première des misères dans notre pays est la solitude : on peut choisir de rompre l’indifférence et de visiter un voisin, un proche…
• On peut choisir de faire une démarche de pardon avec un proche avec qui le lien est rompu.
• S’engager à aider et soutenir une œuvre de son choix. A chacun de savoir qui et comment il peut aider. Mais n’oubliez pas d’abord de regarder autour de vous : on peut avoir des élans d’aumône pour des terres lointaines et oublier son voisin, un ami, un membre de sa famille ! Malheureusement la misère est à nos portes et elle n’est pas que matérielle !
Un repas de l’amitié : nous proposons un repas partagé de l’amitié où chacun peut inviter deux personnes ou se faire inviter ; les invitants reçoivent 2 personnes chez eux tirés au sort et les invités sont reçus moyennant éventuellement une offrande de 10 euros chacun. Chacun peut se proposer de recevoir et d’être reçu. Dans l’église deux listes sont proposées pour les inscriptions : Invités ou invitants.

Bref le temps de carême est une opportunité pour nous vider du superflu et laisser l’Esprit-Saint nous transformer : se revêtir du Christ et se laisser réconcilier avec Dieu.


Pour chacun et toutes nos communautés, une intention de prière est à porter par tous : Prions pour que le Seigneur appelle des personnes de nos paroisses au baptême, à la naissance comme enfants de Dieu : demandons des catéchumènes et offrons nos efforts de carême entre autres pour cette intention !

La prière en fin de messe à dire ensemble :

« Notre carême est une invitation forte
pour chacun d’entre nous à la conversion.
Nous voulons ensemble partager une intention de prière
que nous te demandons d’accueillir Seigneur :

Donne à nos communautés d’accueillir
de nouveaux catéchumènes.
Que ton Esprit-Saint vienne
toucher leur cœur.

Amen »

Le Carême n’est pas un temps de tristesse, bien au contraire !
Il s’agit de préparer la fête de Pâques
c’est à dire de la Résurrection du Christ d’entre les morts,
de la victoire de la vie sur la mort.

Le renouveau de la prière, l’insistance sur le partage
et l’entraînement à la maîtrise de soi,
tout spécialement recommandés pour le temps du Carême,
nous invitent à la joie.

Toutes les démarches du Carême chrétien
sont vécues dans une atmosphère de simplicité
et de joyeuse espérance,
afin de nous ouvrir au Seigneur Ressuscité
qui apporte la lumière et le salut.

Recherche la Paix et poursuis-la
Père Jacques Philippe

Comment faire pour traverser les moments de trouble et de peur, tout en restant dans la confiance et l’abandon ? Un guide précieux pour conserver la paix intérieure.

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Saint François de Sales
Introduction à la vie dévote

Ce classique de la littérature religieuse, paru en 1609, transmet un accompagnement spirituel centré sur les réalités de la vie avec un sens pratique, un esprit railleur et une grande sérénité. La version proposée, par le charme de la forme, permet de mieux se rendre compte de la justesse des observations psychologiques et spirituelles qui y sont contenues